Après le choc des mots “burn out” alors que j’étais chez ma coach, elle m’a conseillé de prendre rendez-vous chez mon médecin car elle a bien vu que je n’en pouvais plus, que j’étais à bout. C’était difficile à accepter. Le lendemain chez mon médecin, rebelotte, j’ai fondu en larmes à la question “comment allez-vous?”. Mal, très mal.
A nouveau, les mots “burn out” et “arrêt maladie”. Je ne pouvais pas le croire, certes j’étais à bout, épuisée mais je ne me considérais pas comme quelqu’un de malade. Et puis je ne pouvais pas m’arrêter, tout le boulot à faire, la charge de travail immense que nous n’arrivions déjà pas à gérer à trois. Non, je ne pouvais pas m’arrêter. Et en même temps, je me sentais vide, sans énergie. Le fait d’avoir fondu en larmes deux fois de suite me montrait bien que je n’allais pas bien et qu’il fallait que je m’arrête. Certificat de maladie d’un mois, un autre choc, je n’avais jamais été en arrêt maladie aussi longtemps. Et puis cette question, il me faudra vraiment un mois pour m’en remettre? Ca me paraissait déjà long.
En sortant de chez le médecin, une contradiction se faisait sentir en moi : d’une part, un soulagement, mon corps qui était heureux car il allait enfin pouvoir se reposer et d’autre part, mon mental en ébullition qui me disait que ce n’était pas possible, que ça ne pouvait pas m’arriver et que ce n’était pas correct vis-à-vis de mes collègues, j’avais le sentiment de les abandonner alors qu’on avait plein de boulot. J’ai appelé un collègue, j’ai retenu mes larmes et je me suis excusée de les laisser tomber. Car, commençait pour moi la phase de culpabilité. Ça peut paraître bizarre de s’excuser auprès de son collègue mais cette phase de culpabilité est vraiment difficile à gérer, en tout cas pour moi ça l’a été. Ce sentiment d’échec, de ne pas avoir réussi, de décevoir ma famille, mes amis, mes collègues, mes patrons.
Imaginez, vous passez d’une vie hyper remplie, toujours à courir partout, avec le sentiment d’être utile, qu’on a besoin de vous et le jour d’après, tout s’effondre autour de vous et en vous. J’étais allongée dans mon fauteuil, vidée, sans aucune énergie, sans aucune motivation, le cerveau à l’arrêt, je me sentais perdue, je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas ce qui m’arrivait. J’avais l’impression que ma vie s’arrêtait. Je ne comprenais rien à ce qui se passait en moi, je constatais juste que mon corps avait besoin de repos. Alors j’ai dormi, beaucoup. En même temps, je me sentais mal mais à qui en parler? Qui pourrait comprendre ce que je vis si moi-même je ne le comprenais pas? To be continued…
Le burn out à travers mon expérience – suite
